Huntington’s disease research news.
In plain language. Written by scientists.
For the global HD community.

Transformation de cellules de peau en cellules du cerveau : une percée dans la recherche sur la maladie de Huntington ?

Les scientifiques peuvent désormais transformer des cellules de peau humaine en neurones actifs.

Les scientifiques peuvent dĂ©sormais reprogrammer des cellules de peau pour produire des cellules actives ressemblant Ă  des ‘neurones Ă©pineux moyens’, type de cellules cĂ©rĂ©brales le plus touchĂ© au dĂ©but de la maladie de Huntington. Nous sommes encore loin de pouvoir ĂȘtre en mesure de remplacer les cellules cĂ©rĂ©brales perdues, mais cette recherche est une Ă©tape importante dans cette voie et est un excellent outil pour Ă©tudier la maladie de Huntington.

Qu’est-ce qu’un neurone Ă©pineux moyen ?

Le neurone épineux moyen est un type de cellules cérébrales affecté au début de la maladie de Huntington. Ils composent environ 96% du striatum, une importante partie du cerveau pour le contrÎle des mouvements. Toute cette zone est touchée tÎt au cours de la maladie de Huntington. Essayer de remplacer les cellules qui disparaissent pendant cette maladie est un objectif pour de nombreux chercheurs.

Convaincre les cellules de se transformer d'un type à un autre nécessite des recettes chimiques détaillées, attentivement suivies.
Convaincre les cellules de se transformer d’un type Ă  un autre nĂ©cessite des recettes chimiques dĂ©taillĂ©es, attentivement suivies.

Alors, comment produire de nouveaux neurones ?

En 2006, des chercheurs japonais ont trouvĂ© un moyen de changer ‘les instructions’ qu’une cellule suit, de sorte qu’elle change son type de cellule. Avant cela, on pensait qu’une fois la cellule s’était engagĂ©e Ă  devenir un neurone, ou une cellule de foie ou de peau, cette dĂ©cision ne pouvait ĂȘtre changĂ©e. Mais en 2006, il est devenu possible de transformer des cellules de peau adultes en cellules souches, pouvant ensuite ĂȘtre amenĂ©es Ă  devenir n’importe quel autre type de cellule.

Par la suite, une Ă©quipe de l’UniversitĂ© de Stanford a contournĂ© l’étape des cellules souches et a converti des cellules de peau directement en neurones. C’est trĂšs bien mais il existe de nombreux types de neurones et les chercheurs MH aimeraient ĂȘtre en mesure de fabriquer des neurones Ă©pineux moyens.

DĂ©sormais, une Ă©quipe de scientifiques menĂ©e par Andrew Yoo (Washington University School of Medicine Ă  Saint Louis), l’a fait en reprogrammant des cellules de peau humaine. Leurs travaux ont Ă©tĂ© rĂ©cemment publiĂ©s dans la revue Neuron

L’approche habituelle d’une reprogrammation de ce genre est d’introduire dans des cellules un mĂ©lange de substances chimiques appelĂ©es les facteurs de transcription. Ceux-ci indiquent aux cellules les gĂšnes Ă  dĂ©sactiver et Ă  activer, Ă©ventuellement en les persuadant de se transformer en un type de cellule diffĂ©rente.

‘L’ingrĂ©dient secret’ de Yoo est d’ajouter deux micro-molĂ©cules d’ARN, un cousin chimique de l’ADN, ainsi que des facteurs de transcription.

«Cette nouvelle façon de dĂ©velopper des neurones Ă©pineux moyens de patients MH permettra de comprendre pourquoi ces neurones sont si vulnĂ©rables dans le cadre de la MH. Ils peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s pour tester tout de suite de nouveaux mĂ©dicaments.»

Il semble que le micro-ARN ait pu ouvrir des segments d’ADN hermĂ©tiquement emballĂ©s, permettant aux facteurs de transcription d’atteindre des parties du code gĂ©nĂ©tique qu’une cellule de peau n’auraient pas normalement besoin d’utiliser. Le micro-ARN agit comme un cric de voiture, permettant l’accĂšs Ă  une zone ayant besoin d’attention.

C’était suffisant pour produire des cellules qui commencent Ă  ressembler et Ă  se comporter comme des neurones Ă©pineux moyens. Les chercheurs les ont ensuite transplantĂ©es dans des cerveaux de souris, et six mois plus tard, ces neurones reprogrammĂ©s se comportaient de façon similaire Ă  des neurones Ă©pineux moyens normaux. Ceux-ci avaient mĂȘme commencĂ© Ă  atteindre d’autres zones du centre de contrĂŽle moteur du cerveau et Ă  s’y dĂ©velopper.

Est-ce un traitement pour la maladie de Huntington ?

Aussi excitant que cela puisse paraĂźtre, cette recherche n’a, jusqu’à prĂ©sent, mĂȘme pas commencer Ă  viser directement le problĂšme de la maladie de Huntington. Les souris ayant reçu des cellules reprogrammĂ©es Ă©taient uniquement des souris saines normales et non des souris MH.

Alors, les chercheurs doivent maintenant vĂ©rifier si ces neurones reprogrammĂ©s pourraient fonctionner aussi bien que chez les souris MH et s’ils pourront avoir des effets sur les symptĂŽmes de ces animaux. Au-delĂ , cela requiĂšre un bond de gĂ©ant pour appliquer ces mĂ©thodes chez des patients humains.

La transplantation de nouvelles cellules pour remplacer celles qui sont perdues dans le cadre d’une maladie est connue sous le nom de thĂ©rapie de remplacement cellulaire. L’excellente chose, s’agissant de la possibilitĂ© pour la thĂ©rapie d’utiliser des cellules modifiĂ©es propres Ă  un patient, est que le systĂšme immunitaire du corps ne rejettera pas les cellules aprĂšs la transplantation, comme il le ferait pour des cellules provenant d’une autre personne.

Cependant, puisque la mutation responsable de la MH a Ă©tĂ© constatĂ©e dans chaque cellule de notre corps, y compris nos cellules de peau, des neurones Ă©pineux moyens produits Ă  partir de la peau d’un patient seront Ă©galement porteurs de la mutation. Ce que nous voulons rĂ©ellement, c’est une source de cellules saines qui ne soient pas vulnĂ©rables aux effets nocifs de la mutation MH.

L'ingrédient secret, le micro-ARN, a agi comme un cric de voiture pour ouvrir l'ADN, permettant l'accÚs à des parties du code génétique que les cellules de la peau n'ont normalement pas besoin.
L’ingrĂ©dient secret, le micro-ARN, a agi comme un cric de voiture pour ouvrir l’ADN, permettant l’accĂšs Ă  des parties du code gĂ©nĂ©tique que les cellules de la peau n’ont normalement pas besoin.

Ainsi, avant que ces techniques puissent mener Ă  une thĂ©rapie de remplacement cellulaire, nous avons tout d’abord besoin de comprendre comment supprimer la mutation dans ces cellules. De nouvelles technologies avec des noms comme ‘l’édition du gĂ©nome’, ‘les doigts de zinc’ et ‘Crispr’ peuvent peut-ĂȘtre ĂȘtre en mesure de faire cela dans le futur, mais elles doivent encore ĂȘtre affinĂ©es pour cet usage. Des annĂ©es de recherche minutieuses seront nĂ©cessaires avant que ces mĂ©thodes puissent ĂȘtre vraiment testĂ©es chez les humains.

Enfin, aussi importants que sont les neurones Ă©pineux moyens, ils ne sont pas les seules cellules cĂ©rĂ©brales Ă  ĂȘtre impliquĂ©es dans la maladie de Huntington. IdĂ©alement, nous aimerions remplacer tous les types de cellules perdues ou dĂ©fectueuses – chacune d’elles ayant besoin de sa propre recette et Ă©tude dĂ©taillĂ©es, accompagnĂ©es de davantage de recherche pour obtenir diffĂ©rentes cellules travaillant ensemble.

Qu’en est-il à ce jour ?

La route vers des traitements est longue, mais la recherche est déjà en cours avec plusieurs équipes travaillant sur ces importants domaines.

Davantage de bonnes nouvelles : ces travaux rĂ©alisĂ©s par l’équipe d’Andrew Yoo auront une utilitĂ© immĂ©diate pour les chercheurs MH. Cette nouvelle façon de dĂ©velopper des neurones Ă©pineux moyens de patients MH permettra de comprendre pourquoi ces neurones sont si vulnĂ©rables dans le cadre de la maladie de Huntington. Ils peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s pour tester tout de suite de nouveaux mĂ©dicaments MH, pour permettre le dĂ©veloppement de meilleurs mĂ©dicaments Ă  tester chez les personnes.

Pour en savoir plus

The authors have no conflicts of interest to declare.

For more information about our disclosure policy see our FAQ…

Share

Topics

, ,

Related articles