Huntington’s disease research news.
In plain language. Written by scientists.
For the global HD community.

HDBuzz les bases : Phases et Conception d'un essai clinique

HDBUzz dĂ©mĂȘle l'Espoir du buzz mĂ©diatique quant Ă  l'annonce d'essai clinique

Ces derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© riches en rĂ©sultats concernant les essais cliniques de mĂ©dicaments pour lutter contre la maladie de Huntington (MH), et de maniĂšre paradoxale ces rĂ©sultats peuvent ĂȘtre difficile Ă  interprĂ©ter. Ce qui semblait ĂȘtre une question simple – Est-ce que le mĂ©dicament est efficace ou pas ? – est devenue bien plus compliquĂ©e que prĂ©vue. HDBuzz existe pour aider les familles et communautĂ© de la MH Ă  dissocier l’espoir du buzz mĂ©diatique quant on parle des essais cliniques.

La route du succÚs : Comment de nouveaux médicaments sont approuvés ?

La vie d’un mĂ©dicament commence en moyenne douze ans avant d’arriver sur l’étagĂšre de votre pharmacien ou sur le bureau de votre docteur. Alors, que ce passe-t-il pendant tout ce temps ? Les nouveaux mĂ©dicaments sont tout d’abord des composĂ©s chimiques non approuvĂ©s qui pourraient ĂȘtre dangereux pour les patients, c’est pourquoi ils sont tester pendant de nombreuses annĂ©es. Ces nouveaux composĂ©s doivent ĂȘtre approuvĂ©s comme Ă©tant sans risque et efficace par les agences gouvernementales avant d’ĂȘtre utilisĂ©s en clinique. Cette approbation nĂ©cessite une importante quantitĂ© de travail et donc de temps.

Le chemin pour obtenir la validation d'un mĂ©dicament nĂ©cessite de nombreux tests pour prouver qu'il est sur et efficace chez l'ĂȘtre humain
Le chemin pour obtenir la validation d’un mĂ©dicament nĂ©cessite de nombreux tests pour prouver qu’il est sur et efficace chez l’ĂȘtre humain
Image credit: freeimages

Chaque pays a ses propres lois concernant la commercialisation d’un mĂ©dicament. Nous allons nous intĂ©resser Ă  l’exemple des USA dans cet article en sachant qu’il existe de nombreuses similaritĂ©s avec d’autres pays.

Aux USA, l’administration de la nourriture et du mĂ©dicament (FDA) est en charge d’approuver les nouveaux mĂ©dicaments. Une compagnie pharmaceutique qui a un nouveau mĂ©dicament, pour lutter contre la maladie de Huntington par exemple, commence le processus d’approbation en procurant Ă  la FDA toutes les informations qu’ils ont dessus, Ă  savoir : L’étude chez les animaux pour prouver que leur composĂ© n’est pas toxique, les informations qui montrent que le mĂ©dicament est manufacturĂ© correctement ainsi que le projet dĂ©taillĂ© d’essai clinique chez les patients.

Apres avoir reçu ses informations, la FDA peut donner le feu vert Ă  la compagnie pour tester ce nouveau mĂ©dication chez les patients. De maniĂšre surprenante, la FDA ne requiert pas de la compagnie pharmaceutique de prouver que leur mĂ©dicament soit efficace mais juste qu’il soit sur chez l’Homme.

C’est lorsque la FDA donne la permission de tester un composĂ© chez les patients que le vrai travail commence. Le but de l’essai clinique est de prouver que leur mĂ©dicament est sur et efficace pour lutter contre une maladie humaine (sujet de cet article). C’est seulement aprĂšs avoir complĂ©ter de nombreux essais victorieux que le mĂ©dicament sera valider et approuver pour l’usage chez l’Homme.

Les essais cliniques Partie 1 : La conception

L’essai clinique est indispensable pour obtenir l’approbation d’un mĂ©dicament, il est donc important de savoir comment ils sont faits. Dans cette partie, nous allons parler des points fondamentaux qui sont validĂ©s dans tous les essais – notamment ceux pour les mĂ©dicaments de la MH.

Qu’est ce qu’un essai clinique ?

Essentiellement, les essais cliniques sont des expĂ©riences qui sont trĂšs prĂ©cautionneusement planifiĂ©es pour rĂ©pondre Ă  des questions trĂšs spĂ©cifiques sur le mĂ©canisme d’action du mĂ©dicament chez l’humain. Les essais cliniques veulent savoir est ce que le mĂ©dicament est sur et comment le mĂ©dicament fonctionne.

Pour rĂ©pondre Ă  la premiĂšre question – est ce que le mĂ©dicament est sur –il faut suivre les personnes qui testent ce mĂ©dicament pour des effets secondaires inattendus, non plaisants ou mĂȘme dangereux. La FDA ne veux pas commercialiser des mĂ©dicaments dangereux c’est pour cela qu’elle oblige les compagnies pharmaceutiques Ă  Ă©tudier avec attention les effets secondaires qu’ils pourraient avoir. Les participants Ă  ces essais cliniques subissent de nombreux tests et questionnaires Ă  remplir pour dĂ©tecter le moindre effet secondaire.

La seconde question est de dĂ©terminer si le composĂ© amĂ©liore des aspects de la maladie. RĂ©pondre Ă  cette question est quelque peu difficile car les maladies humaines – et en particulier les maladies du cerveau- qui sont trĂšs compliquĂ©es. Par exemple, toutes les familles de la MH savent que les effets de la maladie affectent diffĂ©remment la vie du patient: certains patients ont des problĂšmes d’humeurs, de rĂ©flexion, de motricitĂ© et ultimement dĂ©cĂšdent Ă  un jeune Ăąge. Un mĂ©dicament efficace pour lutter contre la MH pourrait amĂ©liorer n’importe lequel de ces aspects, et par consĂ©quent les compagnies pharmaceutiques doivent crĂ©er des essais cliniques avec beaucoup d’attention pour dĂ©tecter la moindre amĂ©lioration produite par le mĂ©dicament.

Comment détermine-t-on un essai clinique comme un succÚs ?

La FDA a une dĂ©finition trĂšs prĂ©cise de ce que constitue un succĂšs en essai Clinique. La dĂ©finition repose sur le *critĂšre principal de jugement *. Un critĂšre principal de jugement est la question principale posĂ©e en essai clinque par la compagnie. Dans un essai pour la MH, par exemple, le critĂšre serait de savoir si le mĂ©dicament est sur, rĂ©duit les mouvements et amĂ©liore la rĂ©flexion ou bien repousse l’appariation des symptĂŽmes. Vous pouvez associer le critĂšre principal au but final du mĂ©dicament – le rĂ©sultat que nous espĂ©rons obtenir avec ce mĂ©dicament.

La FDA demande aux compagnies pharmaceutiques de dĂ©finir leurs critĂšres principaux de jugement ainsi que le nombre de participants nĂ©cessaire pour valider ces critĂšres avant de commencer l’essai clinique. La dĂ©termination en avance de ces critĂšres Ă©vite la mauvaise interprĂ©tation ou la sur- interprĂ©tation des rĂ©sultats de l’étude a posteriori. Si le composĂ© atteint son objectif (qui avait Ă©tĂ© dĂ©fini en avance), alors l’essai clinique Ă  atteint son critĂšre principal.

«Pour la FDA, le critĂšre principal est le seul rĂ©sultat qui compte pour dĂ©cider si l’essai est un succĂšs ou un echec»

En se basant sur cette idĂ©e, la FDA a dĂ©fini le succĂšs d’un essai clinique comme un rĂ©sultat blanc ou noir : si l’essai n’atteint pas son critĂšre principal, c’est un Ă©chec. Du point de vue de la FDA, le critĂšre principal est le seul rĂ©sultat qui compte pour le succĂšs de l’essai clinique.

Au delĂ  du critĂšre principal

Il est bien Ă©vident qu’une compagnie pharmaceutique qui conduit un essai clinique veule rĂ©pondre Ă  plus qu’une seule question (critĂšre principal). Ces autres questions sont alors appelĂ©es critĂšres secondaires.

Les critĂšres secondaires sont faits pour aider les compagnies Ă  Ă©tudier au sens large les patients traitĂ©s au-delĂ  de la dĂ©termination des effets du mĂ©dicament. Par exemple, si un mĂ©dicament de la MH a pour critĂšre principal l’amĂ©lioration des symptĂŽmes liĂ©s aux mouvements, les critĂšres secondaires peuvent regarder si le mĂ©dicament amĂ©liore le contrĂŽle des Ă©motions chez les patients. Le mĂ©dicament peut avoir autant de critĂšres secondaires que la compagnie veut – il est arrivĂ© qu’il en ait une douzaine.

A la diffĂ©rence des critĂšres principaux, les secondaires ne sont pas suffisants pour la FDA pour valider un essai. MĂȘme si l’essai clinique atteint tous ces critĂšres secondaires, ce n’est pas assez aux yeux de la FDA pour considĂ©rer un essai comme un succĂšs – le succĂšs de l’essai est seulement dĂ©terminer par le critĂšre principal.

NĂ©anmoins, les critĂšres secondaires gĂ©nĂšrent beaucoup d’informations. Ils permettent de dĂ©tecter des effets bĂ©nĂ©fiques inattendus du mĂ©dicament sur les symptĂŽmes du patient, et donc amĂ©liorent notre connaissance sur son mĂ©canisme d’action. De plus, les critĂšres nous orientent sur les effets auxquels nous devrions nous attarder pour les prochains essais cliniques.

Gérer les nombreux critÚres

Si les critĂšres principaux sont la seule chose que la FDA se prĂ©occupe, pourquoi ne pas appeler toutes les questions que nous nous posons un critĂšre principal ? Est ce que ça n’amĂ©liorait pas les chances de succĂšs ?

Pas vraiment, Pour mieux comprendre ce qu’il se passe, utilisons une analogie.

Imaginons que un professeur explique la loi des probabilitĂ©s Ă  des Ă©tudiants qui chacun possĂšde une piĂšce de monnaie pour jouer Ă  pile ou face. Si le professeur demande a un seul Ă©tudiant de faire sauter 5 fois sa piĂšce, quelles sont les chances qu’il obtienne 5 fois de suite 5 faces (ou 5 fois piles) ?

Ajouter des critĂšres Ă  un essai clinique rend plus difficile Ă  valider
Ajouter des critĂšres Ă  un essai clinique rend plus difficile Ă  valider
Image credit: freeimages.com

Les mathĂ©matiques nous disent 1 chance sur 32 que cela arrive. Donc si un seul Ă©tudiant le tente, il est improbable qu’il y arrive.

Mais, imaginer que les 32 Ă©tudiants de la classe, fassent la mĂȘme expĂ©rience en mĂȘme temps. Quelles sont les chances de succĂšs ? Avec 1 chance sur 32, il est probable qu’un Ă©tudiant y arrive par chance. De la mĂȘme maniĂšre, ajouter un critĂšre additionnel dans un essai clinique c’est comme ajouter un Ă©tudiant pour jeter la piĂšce. Plus de critĂšres donnent plus de chance de succĂšs liĂ©e Ă  la pure chance et non pas au mĂ©dicament.

Quand les scientifiques analysent les résultats de ces études, ils prennent les critÚres de jugement avec parcimonie. Si nous prenions beaucoup de critÚres, nous devrions attendre des résultats beaucoup plus impressionnants que quelques effets positifs.

Les scientifiques font leur calcul avec beaucoup d’attention pour faire des comparaisons multiples quand ils reportent les rĂ©sultats de leur essai clinique Ă  un journal scientifique ou Ă  la FDA. De plus, les chercheurs de la MH n’ont pas toujours Ă©tĂ© trĂšs prĂ©cautionneux dans leurs communiquĂ©s de presse qui sont souvent la seule source d’information pour les patients et leurs familles.

Est ce que les comparaisons multiples ont de l’importance?

Pour vous convaincre que tirer des fausses conclusions dans ce cas là crée un problÚme, prenons un exemple de ce qui peut arriver si on ignore les comparaisons multiples.

En 2005, des scientifiques ont testĂ© un composĂ© appelĂ© ethyl-EPA dans un essai clinique contre la MH. Ethyl-EPA stabilise le gĂ©nĂ©rateur qui fournit de l’énergie aux cellules du cerveau en les maintenant saines. Le critĂšre principal Ă©tait de savoir si ethyl-EPA pouvait amĂ©liorer les symptĂŽmes moteurs des patients de la MH. Les critĂšres secondaires s’intĂ©ressaient aux autres changements des symptĂŽmes en fonction des diffĂ©rents sous-groupes de patients.

Malheureusement, l’essai n’a pas atteint son critĂšre principal : ethyl-EPA n’a pas amĂ©liorĂ© les symptĂŽmes des patients de la MH. La FDA a donc rejetĂ© ce composĂ©.

NĂ©anmoins, en faisant des calculs, ils se sont aperçus de quelque chose. MĂȘme si le critĂšre principal n’a pas Ă©tĂ© atteint, un des critĂšres secondaire l’a Ă©tĂ© celui questionnant si ethyl-EPA amĂ©liorait les symptĂŽmes des patients avec une mutation lĂ©gĂšre du gene HD. Dans ce cas lĂ , ethyl-EPA a l’air de marcher – mais seulement pour ce groupe spĂ©cifique de patients.

Vous vous rappeler que l’amĂ©lioration de ce sous groupe de patient n’était pas dans le critĂšre principal de l’essai clinique et que nous ne pouvons pas qualifier de succĂšs un essai basĂ© sur un critĂšre secondaire. Et si vous le faites, vous vous prenez le problĂšme des comparaisons multiples en pleine figure. L’essai n’était pas conçu pour gĂ©rer des critĂšres multiples, et si vous la traitez comme telle aprĂšs coup, vous mettez les statistiques en zone de danger Ă  savoir que les conclusions puissent ĂȘtre fausses.

Ignorer des comparaisons multiples est dangeureux car elle conduit Ă  de fausses conclusions quant au succĂšs de l'essai clinique
Ignorer des comparaisons multiples est dangeureux car elle conduit Ă  de fausses conclusions quant au succĂšs de l’essai clinique
Image credit: freeimages.com

NĂ©anmoins, basĂ© sur le “succĂšs” du critĂšre secondaire, un nouvel essai clinique avait Ă©tĂ© conçu spĂ©cialement pour test ethyl-EPA dans la MH. Cette fois ci, le critĂšre principal Ă©tait de dĂ©terminer si ethyl-EPA amĂ©liorerait les symptĂŽmes moteurs spĂ©cifiquement chez les patients avec une lĂ©gĂšre mutation de HD. Malheureusement, ce n’a pas Ă©tĂ© le cas, ethyl-EPA n’a pas eu d’effet comme les rĂ©sultats originaux.

C’est ici que rĂ©side le danger d’ignorer les comparaisons multiples – et l’interprĂ©tation des critĂšres secondaires comme des critĂšres principaux en essai clinique. Quand nous n’utilisons pas les comparaisons multiples, les conclusions que nous tiront sont souvent erronĂ©es. Les fausses conclusions attisent les espoirs pour un nouveau traitement avec des les voir s’envoler quand les rĂ©sultats nĂ©gatifs tombent.

La conclusion est que quand une compagnie pharmaceutique, des chercheurs ou des journalistes parlent des essais cliniques, il est important de savoir s’ils ont corrigĂ© leur essai par des comparaisons multiples. Si ce n’est pas le cas, il faut prendre leurs conclusions avec une pincette.

Essai Clinique Partie 2 :Les phases

Maintenant que nous avons couvert les fondements d’un essai clinique – et pourquoi la comprĂ©hension dĂ©taillĂ©e est important pour l’interprĂ©tation des rĂ©sultats- nous pouvons parler en dĂ©tail des diffĂ©rents types d’essai clinique qu’un mĂ©dicament subi dans le processus d’obtenir l’approbation de la FDA.

Un essai clinique est un peu comme une course de haies oĂč le mĂ©dicament doit franchir les haies les unes aprĂšs les autres afin que son utilisation chez l’Homme soit approuvĂ©e. Les haies ralentissent souvent l’arrivĂ©e d’un mĂ©dicament sur le marchĂ© mais elles sont indispensables pour protĂ©ger les patients de ses effets dangereux ou parfois mĂȘme de l’absence totale d’effet.

Phase 1: Est ce que le médicament est sur?

La premiĂšre haie que doit passer un nouveau composĂ© est de prouver qu’il soit sur chez l’ĂȘtre humain. C’est traditionnellement Ă©tabli durant la phase 1 d’un essai clinique dans lequel un groupe rĂ©duit de volontaires en bonne santĂ© prennent le mĂ©dicament pour voir s’il y a des effets indĂ©sirables.

Le but principal est la sĂ©curitĂ©, la phase 1 de l’essai est considĂ©rĂ©e un succĂšs si le nouveau mĂ©dicament peut ĂȘtre administrĂ© sans causer des effets secondaires inacceptables.

Les personnes qui participent à cette phase 1 sont les premiers humains à recevoir ce nouveau composé et pour cela il faut des personnes en bonne santé (et courageuses !) plutÎt que des patients vulnérables.

Un essai clinique est un peu comme une course de haies oĂč le mĂ©dicament doit franchir les haies les unes aprĂšs les autres afin que son utilisation chez l’Homme soit approuvĂ©e
Un essai clinique est un peu comme une course de haies oĂč le mĂ©dicament doit franchir les haies les unes aprĂšs les autres afin que son utilisation chez l’Homme soit approuvĂ©e
Image credit: freeimages.com

Cependant, certains essais en phase 1 – ceux qui posent des risques sont Ă©thiquement inacceptables chez des personnes en pleine santĂ© – sont testĂ©s chez des patients. Par exemple, la phase 1 des mĂ©dicaments pour la chimiothĂ©rapie sont communĂ©ment testĂ©s chez des patients cancĂ©reux car ces comprimĂ©s ont des effets sĂ©vĂšres et des effets secondaires.

De maniĂšre similaire, la phase 1 des traitements pour la MH sont testĂ©s chez des patients de la MH plutĂŽt que chez des volontaires car cela soulĂšvent des questions d’éthique. En 2015 des composĂ©s Isis pour Ă©teindre la huntingtine avaient Ă©tĂ© testĂ©s chez patients de la MH car il n’est pas Ă©thique de demander Ă  des volontaires de subir des procĂ©dures invasives pour administrer un mĂ©dicament.

Peut importe qui sont les participants de ces Ă©tudes en phase 1, le fait est que la seule chose qui importe ici c’est de savoir si le composĂ© est toxique ou pas et non pas l’efficacitĂ© chez le patient. S’il vous arrive de lire les journaux mentionnant qu’un mĂ©dicament pour la MH a passĂ© la phase 1 , rappelez vous que ce n’est que la premiĂšre haie et qu’il en reste encore pleins avant qu’il puisse ĂȘtre utilisable chez les patients.

Phase 2: Est ce que le médicament est efficace?

Il est Ă©vident que le but final d’un essai clinique est de prouver que le nouveau traitement est efficace pour lutter contre la MH. Un traitement qui a franchi la phase 1 doit montrer qu’il est encore plus sur et efficace en phase 2. La phase 2 requiert un nombre plus Ă©levĂ© de patients que la phase 1 (dizaines en phase 1, centaines en phase 2) et elle est conduite chez les personnes atteintes de la maladie en question.

De maniÚre surprenante, certaines phase 2 sont conçues pour assurer plus de sécurité comme la phase 1. Dans la MH, un tel essai avait inclus Prequel, Reach2HD, DIMOND, OMS824 et Pre-CREST. Bien sur la plupart de ces essais avaient aussi de nombreux critÚres secondaires pour étudier les effets sur les symptÎmes des patients mais le but premier était uniquement de savoir si le médicament était sur.

SI vous avez Ă©tĂ© attentif, vous savez que les compagnies pharmaceutiques utilisent toujours la phase 2 pour s’assurer de la sĂ©curitĂ©. Pourquoi refaire en phase 2 ce vous avez dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ© en phase 1 ?

La premiĂšre raison est principalement l’argent. Conduire un essai clinique chez l’ĂȘtre humain est trĂšs couteux. De nombreuses compagnies qui testent des composĂ©s pour la MH n’ont pas les moyens de tester leur efficacitĂ© en phase 2. Un succĂšs d’une phase 2 basĂ©e sur la sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament va permettre d’attirer des investissements pour pouvoir tester l’efficacitĂ© plus tard. La secondaire raison est qu’une phase 2 centrĂ©e sur la sĂ©curitĂ© a aussi des critĂšres secondaires qui peuvent se concentrent sur l’efficacitĂ©. Ces critĂšres s’intĂ©ressent aux effets du composĂ© sur un individu en entier sans prendre le risque de faire Ă©chouer l’essai si ça ne marche pas. Ces informations aident les compagnies Ă  concevoir pour plus tard des essais basĂ©s sur l’efficacitĂ© du mĂ©dicament qui ont alors plus de chance de succĂšs.

Certaines phases 2 posent directement la question de savoir si le traitement fonctionne ou pas. Une phase 2 basĂ©e sur l’efficacitĂ© d’un mĂ©dicament Ă©value les symptĂŽmes des patients comme critĂšre principal. Dans la MH, une phase 2 comme celle-ci Ă  Ă©tĂ© conduite pour les essais Amaryllis, Legato et Pride-HD. Si vous entendez que ces essais ont atteints leur critĂšre principal alors vous saurez que ces composĂ©s ont un effet sur les symptĂŽmes des patients. Ce qu’il est important de se rappeler c’est une phase 2 basĂ©e sur la sĂ©curitĂ© ou sur l’efficacitĂ© aide Ă  faire avancer un nouveau composĂ© pour la MH sur le marchĂ©. ** Le succĂšs d’une phase 2 d’un essai clinique dĂ©pend de la dĂ©finition du critĂšre principal **. Peut importe que les rĂ©sultats d’une phase 2 basĂ©e sur la sĂ©curitĂ© soient enthousiasmants, ce n’est pas suffisant pour que le mĂ©dicament soit approuvĂ©.

Phase 3: Quel est le mĂ©canisme d’action d’un mĂ©dicament?

Les composĂ©s testĂ©s qui ont passĂ© la phase 2 vont pouvoir s’attaquer Ă  la derniĂšre haie dans un long processus qui va les amener Ă  leur validation – la phase 3

Le succĂšs d’une phase 2 d’un essai clinique dĂ©pend uniquement de la dĂ©finition du critĂšre principal
Le succĂšs d’une phase 2 d’un essai clinique dĂ©pend uniquement de la dĂ©finition du critĂšre principal

La phase 3 d’un essai est grande ampleur et elle est donc plus couteuse Elle va permettre d’examiner prĂ©cisĂ©ment tous les effets du traitement sur les symptĂŽmes de la maladie. Les phases 3 comprennent des centaines de milliers de patients et peuvent prendre des annĂ©es pour ĂȘtre menĂ©es Ă  bout. Elles prennent beaucoup de temps il faut recruter beaucoup de patients et chaque participant va ĂȘtre suivi sur une longue pĂ©riode pour ĂȘtre sur que le traitement est non seulement efficace mais aussi sur.

La phase 3 a toujours comme critĂšre principal l’efficacitĂ©. Un succĂšs en phase 3 suggĂšre fortement que le mĂ©dicament a un effet bĂ©nĂ©fique et amĂ©liore certains aspects de la maladie. Ce sont ces rĂ©sultats qui nous enthousiasment vraiment dans l’obtention d’un traitement de la MH.

Un grand nombre de phases 3 pour des médicaments pour la MH ont eu lieu notamment 2Care, CREST-E, HART, MermaiHD et First-HD. Dans chaque cas, nous espérions que chaque composé améliorerait des symptÎmes de la MH. Seul First-HD a atteint son critÚre principal en phase 3.

Le taux d’échec est trĂšs Ă©levĂ© en phase 3 et ce n’est pas que le cas dans la MH. C’est vrai pour toutes les autres maladies. Cela souligne plusieurs choses, la premiĂšre est la difficultĂ© de trouver un traitement efficace pour soigner la MH et la deuxiĂšme est le dĂ©vouement des chercheurs et mĂ©decins Ă  en trouver un.

En résumé

L’ensemble des personnes travaillant pour lutter contre la MH – chercheurs, mĂ©decins et familles- ne veulent rien de plus que de trouver un traitement efficace. Pour en arriver lĂ , nous avons besoin de succĂšs en phase 3.

Dans ce sens, de nombreux essais de mĂ©dicaments en phase 1 et 2 seront faits. Il faut garder en mĂ©moire les diffĂ©rentes phases et critĂšres de jugement lorsque vous entendez parler d’essai clinique pour Ă©viter d’ĂȘtre déçu. Rappelez vous, ** c’est le critĂšre principal de jugement d’un essai qui compte** ce qui vous aidera Ă  diffĂ©rencier la rĂ©alitĂ© d’un buzz mĂ©diatique.

Enfin, il y a de nombreux essais cliniques Ă  l’horizon qui ont tendance Ă  ĂȘtre de grande ampleur et mieux conçus. Nous espĂ©rons pouvoir reporter des rĂ©sultats de phases 1,2,3 des essais cliniques dans un futur proche sur HDBuzz.

  • La version originale du document contenait une erreur dans la description d’une phase 3 dans la MH. Cette information a Ă©tĂ© corrigĂ©e dans cette version.
The authors have no conflicts of interest to declare.

For more information about our disclosure policy see our FAQ…

Share

Topics

,

Related articles